Salut à tous!
Voila un petit texte que j'ai écrit pour le concours sur
Darkmillenium, pour le thème de la "Résistance..."
On aime ou on aime pas!
Résistance au Karak***
Nous sommes en 1718, date du Calendrier Impérial.
La forteresse naine de Karak Norn, située au Sud-Ouest d’Athel Loren, le royaume des Elfes Sylvains, est attaquée par les hordes d’Orques et de Gobelins qui pullulent partout dans le Vieux Monde...
***C’était le 4ème jour de siège. Le 4ème jour de résistance. Le Karak, attaqué depuis l’Ouest, tenait tant bien que mal face aux assauts répétés des Orques et de leurs funestes cousins. Ces derniers avaient même découvert les tunnels miniers, creusés en un labyrinthe sous la forteresse, et trouveraient tôt ou tard un moyen d’infiltrer le royaume des Nains. Mais pour l’heure, le Thane Grim Barbe de Gromril jugeait ce détail peu alarmant. Juché sur son trône, il étudiait minutieusement la stratégie à adopter pour se libérer de cette menace. Non pas parce que leurs effectifs diminuaient, mais le manque de bière commençait à se faire sentir, leur principal ingrédient se trouvant hors de la forteresse. Et des Nains sans bière sont des Nains morts, chacun le sais.
Au dehors, l’ambiance était plus animée : les balles d’Arquebuses et les carreaux d’Arbalètes fusaient dans tous les sens ; les canons étaient remplis jusqu’à la gueule et projetaient tout leur contenu sur un nombre incalculable de Gobelins ; et les guerriers, aidés des Brise-fer, s’efforçaient de maintenir et repousser les charges visant à entrer dans le Karak. Mais les rangs des Peaux-Vertes ne semblaient pas diminuer, malgré toutes les attaques. Pour un Gobelin tué, trois autres prenaient sa place. Toute cette résistance était déjà éprouvante, mais les Nains savaient qu’elle n’était que peu de choses par rapport à la guerre qui se préparait.
Puis vint le 5ème jour de siège. La bière commençait cruellement à manquer. Cela compliquait beaucoup de choses, car les Nains, en général, ne supportent pas l’idée de s’abreuver d’autre chose que de la bière. Étrangement, les charges des Orques se faisaient moins fréquentes, cette tranquillité inquiétait Grim au plus au point. Que pouvaient-ils bien manigancer ?
Mais la forteresse n’était pas au repos pour autant : les Mineurs eurent fort à faire aux sous-sols, pour repousser les vils Gobelins de la Nuit s’étant introduits dans les tunnels. Même les Brise-fer durent intervenir, car les Gobelins de la Nuit spécialement haïssaient les Nains au plus haut point, ce qui rendait le combat encore plus grand. La journée se poursuivait ainsi, la fatigue de combattre se reflétant dans tous les yeux. Mais le pire était à venir...
C’est le 6ème jour que la sentence tomba : les vigiles indiquèrent qu’une immense armée d’Orques et de Gobelins s’avançait à l’horizon. Sûrement les renforts. La peur gagnait tous les cœurs, ainsi que l’amertume : le Karak comptait aujourd’hui ses deux cents mort. Bien que les Peaux-Vertes en comptaient le triple, leur horde ne semblait pas décroître. La résistance diminuait à vue d’œil, tous les Nains étaient fatigués. Grim Barbe de Gromril avait envoyé des messagers en Athel Loren, mais il doutait de la venue des Elfes Sylvains.
Refusant de laisser son Karak aux Orques, il ordonna le renforcement de la porte et des murs avec des rochers et des planches. Il calcula le moment où les renforts des Orques devaient avoir atteint la forteresse. Il en vint à la conclusion que leur dernière bataille se déroulerait sûrement demain, à l’aube. En attendant, le Throng affûterait ses haches pendant la nuit. Les Marteliers, jusque là gardés « en réserve », ajustèrent leurs armures et vérifiaient la solidité de leurs marteaux. Ils seront demain les gardes du corps de Grim, se rendant au combat également.
Les Marteliers sont des combattants hors pairs, mais même leur participation ne semblait pas redonner tout l’espoir. La tension était palpable. La résistance du Karak touchait à sa fin, l’ultime bataille approchait.
Puis ce fut l’aube du 7ème jour de siège. Une masse immense d’Orques et de Gobelins s’amassait autour de la forteresse, prête à en découdre. Les Nains ne semblaient avoir aucune chance de l’emporter, tellement ils étaient en sous nombre. Lentement, Grim passa en revue ses troupes, et finalement mis son casque sur la tête : il était décidé à tuer de l’Orque aujourd’hui, même si c’était la dernière chose qu’il devrait faire en ce monde.
Un silence de mort régnait sur le champ de bataille improvisé, interrompu de temps en temps par des grognements des Peaux-Vertes.
Les Arquebusiers et Arbalétriers se mirent en position sur les remparts, et sur un signal de Grim, firent feu. Les premiers Peaux-Vertes tombèrent.
Puis tout se passa très vite : les portes s’ouvrirent, et les premiers guerriers s’élancèrent au dehors, en hurlant de rage, suivis des Mineurs qui n’avaient plus de soucis aux sous-sols. Le Throng se vida de ses habitant en même temps que sa fureur.
Sur les remparts, les Arquebusiers firent de la place aux divers canons apprêtés spécialement en cas de telle bataille. Il y avait là des Canons à Flammes, des Canons Orgue ainsi qu’une dizaine de Balistes. Deux Catapultes avaient également trouvé place, et elles balançaient des rochers gravés de runes rancunières envers les immondes Orques.
Le champ de bataille fit bientôt place à un amoncellement de cadavres. Grim n’attendit plus et sonna la charge : accompagné de ses Marteliers, juché sur son bouclier royal porté par deux robustes guerriers, il s’élança au dehors et souffla dans un puissant cor, qui eut le don de redonner du courage aux troupes. Tel une machine à broyer, il faucha les rangs des Gobelins avec une facilité déconcertante. Puis il sauta à terre, et les Marteliers formèrent un cercle faisant face à tous les cotés. Les Gobelins furent arrêtés par le mur de boucliers, et aussitôt mis en pièces par les habiles guerriers des montagnes. Mais ce n’était que des Gobelins.
Bientôt se montra un autre danger, beaucoup plus grand cette fois : un Seigneur Orque, nommé Grung par les siens. Cette apparition fit fuir les Gobelins, et l’immense créature arriva au niveau des boucliers. Quelques Marteliers succombèrent à la peur, et furent promptement détruits. Puis Grim s’avança pour faire face à la créature, et ses guerriers comprirent : il était de son devoir d’affronter le général adverse, sans aide, quitte à y perdre la vie. Autour d’eux, les Gobelins arrêtèrent de se battre pour admirer leur chef en action.
Grim leva son grand marteau et le fit s’abattre sur le bouclier de son ennemi. Le bouclier ne céda pas. Puis ce fut Grung qui frappa le torse de Grim, d’une force prodigieuse. Grâce à son armure de Gromril et ses diverses runes gravées, Grim ne ressentait que faiblement le coup. Le combat dura longtemps, les combattants étant tous les deux d’excellents guerriers.
Alentours, la fureur des Nains fut peu à peu repoussée par une masse énorme de Gobelins, qui venaient de partout. Les Brise-fer et les guerriers peinaient à tuer autour d’eux, car les Gobelins furent bientôt rejoins par des Orques, qui sont un autre type d’adversaire, plus résistant. Chaque coup porté était comme inutile, l’issue de la bataille semblait certaine. Quelques regards se tournèrent en direction de Grim, en recherche d’un quelconque soutient. Mais ce qu’ils virent n’arrangea pas les choses.
Grim était agenouillé à terre, parant difficilement les coups à l’aide de son bouclier. Grung beugla un coup, puis frappa le bouclier du Thane à grands coups de hache. Le bouclier vola en éclat. Grim était maintenant à la merci de l’Orque, et n’attendait que le coup de grâce.
Lentement, il ferma les yeux. Au moins il s’était vaillamment battu pour la liberté de Karak Norn, ainsi que ses guerriers. Il les entendait d’ailleurs, mais il savait qu’ils ne pourraient plus trouver la force de combattre sans leur général. Grim maudit la race des Orques, et espéra que sa perte serait vengée.
Puis, contre toute attente, il entendit un bruit de sabots. Ce n’était pas des sabots de sangliers non, c’était des sabots de chevaux. Il entendit aussi un horrible cri, puis le bruit d’une chute. Doucement, il ouvrit les yeux : son adversaire gisait mort à terre, des lances plein le poitrail. Il se releva, et ce qu’il vit le rempli de bonheur : les Elfes Sylvains avaient répondu à son appel. Mais par quel miracle ? Tant pis, ce que comptait c’était qu’ils ne perdraient pas, finalement.
Il vit les archers cribler de flèches des Orques, et des lumières scintillantes fondre sur la masse des Gobelins. Il vit les fameux Cavaliers Sauvages de Kurnous faucher les rangs ennemis en hurlant, accompagnés par des Danseurs de Guerre furieux. La bataille était gagnée.
Quelques heures plus tard, il escorta les Elfes jusqu’à la sortie du Karak. L’ambiance était bon enfant.
-Vous êtes sûrs ?
-Oui. Sauf votre respect, nous préférons notre vin Elfique. Nous devons partir maintenant.
En montant sur son cheval, le Noble Elfe Sylvain ordonna aux troupes de retourner en Athel Loren. Avant qu’il ne se lance au galop, Grim voulut demander :
-Dites, pourquoi nous avez-vous aidé ?
L’Elfe se retourna.
-Eh bien, votre forteresse nous offre une protection contre les invasions de l’ouest, il en va donc de notre propre intérêt.
Puis il ajouta, en chuchotant :
-Et puis, écraser des Orques n’est pas pour me déplaire ! Aller, soyez sains et saufs, et vivez tranquillement.
Puis il disparut, emporté par son cheval.
Grim se retourna contre les siens :
-Bon mes chers, je pense que nous devrions fêter cela de la meilleure façon possible !
Un cri de joie parcouru l’assistance, et tout le monde s’en alla préparer le festin. Mais Grim restait encore contrarié :
-Comment peut-on refuser un festin de bière ? Je ne comprendrai jamais ces Elfes...
Fin
PS: oui je sais, le Thane s'appelle Grim, mais c'est pas voulu
Je trouvais juste que c'est un bon nom.