Bonsoir à tous, amis nains et autres créatures plus ou moins amicales
Je vous poste aujourd'hui mon premier rapport de bataille sur ce forum nain. Pour ce faire, j’ai choisi de parler d’une bataille livrée il y a deux mois contre MM. Thomov le Poussiéreux (Alias Tomasil) et Sévis de Karond Kar. J'avais déjà posté ce rapport sur le forum des Comtes-Vampires, mais comme il s'agit d'un conflit impliquant mon throng, il eut été dommage de ne pas le publier ici également.
Suite à l’échec de Thomov et de ses alliés elfes noirs en juin dernier (épisode relaté dans les « Errances de Thomov le Poussiéreux », où nombre de rancunes furent glorieusement vengées), mes adversaires et moi avons opté pour un droit de revanche, lequel se jouerait lors d’une nouvelle bataille rangée. Chaque camp déployait deux armées de 2000 points chacune (pour 4000 points par camp). Je me retrouvai à la tête d’une coalition de nains et de soldats impériaux face à une armée elfe noire allié à une légion du Chaos, composée de guerriers, de démons et d’hommes-bêtes.
Ces deux armées présentaient un inconvénient majeur pour moi : je ne les avais jamais affrontées. C’était en effet la première fois que je me retrouvais face aux démons du Chaos, et les elfes noirs bénéficiaient d’une série de nouvelles règles sorties quelques mois plus tôt avec la V8, et qui renforçaient considérablement l’armée. Cet état de fait allait jouer un peu en ma défaveur, même si ce ne fut pas la principale difficulté que j’allais rencontrer.
Le scénario opposait mon Seigneur nain, le légendaire Lenickson, à une armée conduite par une démone de Slaanesh, flanquée de son mignon, le héros guerrier Tomian le Caressant, ainsi que par une puissante sorcière elfe noire.
Ce jour funeste, où le sang et la bière coulèrent à flot, et où le fracas des armes et les hurlements des guerriers ne cédèrent finalement la place qu’à un silence plus inquiétant encore, vit en effet se graver une série de rancunes supplémentaires dans le Dammaz Kron personnel de Lenickson, Seigneur de la citadelle naine de Krak-le Roy.
Car c’est en ce triste jour de janvier que l’ennemi vint porter la guerre sur les terres de la valeureuse cité, et où les armées naines frôlèrent l’anéantissement total et irrémédiable. Leur arrivée était préméditée de longue date ; la forteresse était en effet un point de passage obligé pour accéder aux terres de l’Empire, via la sinistre province de Sylvanie, toute proche. Leur arrivée a été subite, bien que des signes avant-coureurs se firent sentir dans les semaines qui précédèrent. Des apparitions démoniaques se multiplièrent, des enfants naissaient sans tête, les bêtes dépérissaient inexplicablement et la bière se mit à tourner sans raison.
Quand une patrouille volante les aperçu, ils approchaient déjà dangereusement de la forteresse par la route du nord. Le throng se rassembla prestement et des messages de demandes d’aide furent envoyés aux comtes impériaux voisins. Un seul se déplaça toutefois, menant avec lui un contingent de chevaliers d’un ordre local, ainsi qu’une de ces machines grotesques que les humains ont baptisé, sans originalité, chars à vapeur. Les deux armées de retrouvèrent face-à-face dans les campagnes avoisinant Krak-le-Roy. Le sort de la région allait se jouer au milieu de ces bois de sapins et de cette lande inhospitalière.
Lenickson contemplait ses adversaires tandis que les deux armées se déployaient et que régiments se formaient. Ils étaient nombreux. Des furies sanguinaires se mêlaient aux démons du Chaos, dont l’existence contre-nature semblait une insulte à toute forme de divinité.
« Que sont-ils venus faire par ici » ?
« Difficile à dire, Seigneur, commença le thane porteur de la grande bannière. Une alliance aussi improbable ne peut-être rendue possible que par une chose : un rapprochement entre les cultes de Slaanesh ».
« Manifestement ! Cette mascarade libidineuse qu’on ose appeler un culte est bien la seule chose qui puissent rapprocher ces bougres ! Je me doute toutefois qu’ils ne sont pas venus ici pour nous convier à une orgie. Où est Thrar Narison, dit le Sombre, mon seigneur des runes ? Qu’il tâche de savoir ce que veulent ces quémandeurs… »
On envoya chercher le vieux seigneur des runes, qui finit par arriver, suivi d’une suite impressionnante d’apprentis.
« Je déplore, Seigneur, commença le vieux nain, que vous ne disposiez pas de davantage d’artillerie. Un renforcement substantiel de notre flanc gauche aurait été appréciable ».
« Vous ne cessez de me répéter cela depuis qu’on a quitté la forteresse, mon cher Thrar. Je vous répète une fois encore que nous avons vidé les arsenaux de la forteresse. L’achat de nouvelles pièce aurait pris trop de temps ».
« Tout de même… » commença le seigneur des runes
« De toute façon, notre allié humain nous a garanti une couverture efficace de sa cavalerie. Si tant est que la parole de ce foutriquet puisse être entendue, pour l’instant cela me suffit. Il importe avant tout de conserver un centre solide. Le reste suivra de lui-même. En attendant, expliquez-moi la raison de la présence de ces envahisseurs ».
« J’avoue ne pas la comprendre moi-même, Seigneur. Ils viennent sans doute s’approprier quelque savoir arcanique ancien, à moins que la mise à sac de la forteresse ou des terres de l’Empire ne soit leur unique intérêt. J’ai toutefois eu, lors de mes échanges de correspondance de ces derniers mois, des échos d’une armée elfe menée par une sorcière noire, laquelle cherche visiblement à accomplir un but un but bien particulier. La plupart des témoins de son passage sont morts avant d’avoir pu témoigner de ce qu’elle voulait. Il apparait toutefois que ses recherches tourneraient autour de lieux de culte de différentes races, temples sigmarites, chapelles à Myrmidia, vieux sanctuaires elfes, et même des lieux sacrés de la race des nains, ou des tribus humaines qui précédèrent l’unification de l’Empire ».
« Ils cherchent donc un objet cabalistique, puissant à n’en pas douter. Disposons-nous, dans nos trésors, de richesses d’une puissance telle qu’ils puissent intéresser cette ribaude ? »
« Il y en a quelques-uns, très anciens et d’une puissance considérable ». Il marqua un court arrêt. « Seigneur, si c’est notre trésor qui les intéresse, peut-être faudrait-il songer à en sceller les entrées, au cas où… »
« En l’absolu, l’échec n’est pas une option. Mais le courage de ces humains me semblant hasardeux, je vous laisse agir en conscience ».
Soudain, un vacarme retentit. L’armée ennemie était en marche. Thrar envoya Nisri Tadirisson, son apprenti le plus doué, pour mettre les richesses en sûreté.
« Ils arrivent ! » Hurla un soldat humain.
« Sans rire ? » commenta Lenickson, in petto.
Compte tenu de la puissance de frappe des armées ennemies, il me fallait du résistant.
Pour les Nains, une liste standard suffirait. Des guerriers, de l’artillerie, de la protection magique.
Pour l’Empire, j’optais pour une liste réduite, mais regroupant des unités lourdement protégée (tank, chevaliers, etc…) et des sorciers. Je craignais que l’infanterie régulière de l’Empire ne passe pas le poids fasse aux furies ou aux minotaures. Il fallait du lourd.
Ma liste d’armée se composait comme suit (succinctement) :
Pour les nains
Lenickson, Seigneur nain sur Bouclier avec arme lourde, rune de Kragg le sévère permettant de graver des runes sur arme lourde, et une rune rajoutant deux attaques. Ajoutéà une sauvegarde invu à 4+, le cher Lenickson était un vrai tank.
Thrar le Sombre, Seigneur de runes, arme lourde, rune tueuse de sort (dissipation automatique, tue le sort ennemi sur 4+)
Mornir l’Aïeul, Maître des runes, rune de dissipation.
Oreg le Desespéré, Tueur de dragon nain
Nori Radisson thane porteur de la grande bannière
30 guerriers avec état-major complet
15 arquebusiers
20 brise-fers avec état-major
20 marteliers avec état-major
2 canons nains avec runes de rechargement (relance des échecs de tir)
Pour l’Empire
Wolfang Friedrich von Ulzburg, comte électeur, armure de plate complète, Talisman de Préservation (sauvegarde invu à 4+), épée donnant 10 d’initiative.
Heindrich von Parsberg, sorcier niveau 3, domaine de la Lumière, parchemin de dissipation
Karl Linz, sorcier niveau 2, domaine de la bête
Jakub Festtag, Prêtre-guerrier, arme de base et bouclier
Janosz Masaryk, maître ingénieur
Emil von Lenicksberstein, capitaine impérial, Grande Bannière.
35 hallebardiers impériaux, état-major complet
10 arquebusiers (détachement)
12 miliciens (détachement)
10 chevaliers, lance de cavalerie, bouclier, état-major
4 chevaliers sur demi-griffon, état-major
1 grand canon impérial
1 canon feu d’enfer
Mein Liebling Fryda, tank à vapeur
En face
Démone de Slaanesh
Tomian le caressant, héros guerrier du Chaos
1 héroïne démonette de Slaanesh
1 héros minotaure porteur de la Grande-Bannière
10 guerriers du chaos, EM
30 démonettes de Slaaneshn EM
5 minotaures, EM
3 dragons ogres
Sorcière Elfe noire niveau 5
Matriarche de Khaine sur chaudron de Sang
Porteur de la Grande bannière
30 furies, EM
20 arbalétriers
5 conjurateurs du Feu Maudit
20 gardes noirs
1 hydre
1 Charybdis
Le premier aspect de la bataille qui ne joua pas en ma faveur était un déploiement peu inspiré. Au lieu de centrer ma ligne sur un flanc, j’ai aligné toute mes forces au centre de ma zone de déploiement, moins les chevaliers impériaux à cheval qui allèrent sur mon flanc gauche, soutenu part des arquebusiers nains, et les chevaliers sur demi-griffons sur le flanc droit.
En substance, j’avais un centre très fort et des flancs très dégarnis.
Tour 1
Mes adversaires obtenant le plus haut jet de dé, ce sont eux qui commencèrent la partie.
Ils avancèrent en masse sur mes lignes. Mon flanc droit se retrouvait menacé par la démone de Slaanesh et une poignée de guerriers, tandis que la Garde noire et les conjurateurs fondaient déjà sur mes chevaliers à la gauche. L’étau se refermait déjà tragiquement.
Ils tentèrent quelques sorts. Je ne m’appesantirai pas sur les bases de magie. Entre les résistances magiques des nains, renforcées par 3 dés de dissipations supplémentaires (1 pour le maître des runes et 2 pour le Seigneur, règle qui a par ailleurs disparu dans la V8) et mes talismans de dissipation, fort peu de sorts sont passés.
De mon côté, je tentais une charge des demi-griffons sur les guerriers (ne fut-ce que pour les mettre hors de portée de charge de la démone), mais j’échouai tristeusement mon test de charge.
je commettais peut-être ma seconde erreur. Inquiété par la présence de la horde de furies avec la matriarche sur chaudron de sang (un déluge d’attaques à n’en plus finir), j’ai concentré toute ma puissance de feu sur elles. Il me fallut trois boulets pour abattre la matriarche, qui réussit 2 sauvegarde invu à 5+, et les furies, en dépit d’une salve de feu d’enfer et d’un sort puissant, ne subirent que trois pertes, les autres ayant été protégée par la même maudite invu. Je hurlai mon désespoir et ma rage sur la chance de mon adversaire, je bus mon verre d’une traite sous les quolibets et les récriminations, j’essuyai une larme et je terminai là mon premier tour, qui aurait pu être meilleur.
Tour 2
À ce tour arriva ce qui devait arriver : mes flancs furent enfoncés. Une charge combinée des Gardes noirs et des conjurateurs anéanti mes arquebusiers et mes chevaliers, tandis que la démone se régala goulument de mes demi-griffons, qui furent promptement massacrés (balaise, la bougresse).
Les flancs nettoyés, il me fallait resserrer mon centre, protéger mon artillerie et surtout… agir. Vite.
Je fis donc, lors de mon tour, charger Fryda surle flanc des démonettes, menée par une héroïne de Slaanesh, tandis que les guerriers menés par le porteur de la BG et le seigneur des runes les engagèrent de front. L’essentiel était de s’en débarrasser rapidement, avant que n’arrive les maudites furies, dont je craignais les attaques relançables (au toucher et au blesser), et que l’absence de la matriarche rendait à peine moins redoutables.
Un déluge de mitraille pulvérisa les conjurateurs de feu maudit, dont les sorts risquaient de me nuire grandement. Quelques furies tombèrent également. Mon feu d’enfer sortit deux incidents de tir à la suite, et resta le tour sans tirer.
Mon seigneur des runes fut défié par l’héroïne. C’est à ce moment que je compris une chose que j’ignorai : les démons sont indémoralisables. Malgré un véritable massacre, et une résultante de combat clairement en ma faveur, les démonettes tirent bon et mes unités se retrouvaient exposées…
Tour 3
C’est ici que le combat devint dantesque, et que l’ivresse commença à me peser, autant que la nervosité d’une bataille qui tournait mal et d’un poêle au charbon qui chauffait trop bien.
L’adversaire déclara une charge totale : Mes guerriers nains furent engagés de flanc par les furies, mon tank par Charybdis, la tueuse de monstre avec ses attaques de force 7, l’hydre chargea mes hallebardiers, à la tête desquels se trouvaient mon comte électeur et un prêtre guerrier, et les minotaures (5 + le porteur de la GB) chargèrent mes miliciens (que je reculai sagement), avant d’engager mes brise-fers, parmi lesquels la GB impériale (avec mon avatar humain) et le maître des runes.
Les guerriers subirent des pertes, mais le bonus des rangs les rendait indomptables, et ils tinrent bon face au furie. Le seigneur des runes continua son duel face à la créature, qui pour toute attirante qu’elle était devait mourir vite et bien. Charybdis endommagea gravement le tank (5PV /10 perdus), et l’hydre commençait à taillader les malheureux hallebardiers. La garce, tant qu’elle n’est pas morte, régénère toutes ses blessures sur 4+, à chaque fin de tour… L’initiative de 10 du comte ne fut d’aucune aide face à ça. Je commencé à regretté mon Croc runique.
La seule lueur d’espoir provint d’un fait d’arme de mes brise-fers, qui défirent et massacrèrent les minotaures, après les avoir poursuivis. C’est grâce à cette unité que je m’étais mis aux nains. Voyez pourquoi… Ma GB impériale fut cependant abattue par le héros minotaure, lors d’un autre duel.
À mon tour, les choses se précipitèrent. Le tank à vapeur fut supprimé par Charybdis, non sans avoir, fort heureusement, écrasé les dernières démonettes de Slaanesh, tandis que l’héroïne finit écrasée sous le marteau du seigneur des runes.
Les furies continuaient de massacrer mes guerriers (7 nains abattus en un tour. Ha les vaches), perdant toutefois quelques unes des leurs sous les coups du thane. La ligne commençait à céder. Mes hallebardiers échouèrent à se défaire de l’hydre, malgré le sort de la bête qui améliorait leur force et leur endu d’un point. Mes effectifs commençaient à s’effriter.
En désespoir de cause, et pour arracher un peu de temps, je fis charger le tueur de dragon, qui affronta la GB elfe noire en duel.
Tour 4
L’hydre continuait son carnage sans que je ne puisse rien y faire. Pour parachever l’œuvre, la favorite de Slaanesh (la seigneur démone) engagea le duel face au comte, qui survécu –miraculeusement- à l’affrontement. Les ultimes survivants perdirent leur combat, et, au comble de l’anéantissement, leur ténacité (je n’avais plus qu’un rang). Ils fuirent hors de la table, emportant avec eux leur comte, profondément anéanti par cette défaite (mais ans doute pas autant que moi). Les guerriers nains finirent massacrés aussi, mais pas sans avoir entraîné la démonette de Slaanesh dans l’au-delà. Le tueur nain trouva également son destin sous les lames du héros elfe, sans avoir hélas pu lui arracher un P.V. (maudite déveine).
Mon cher Sévis et moi-même attaquâmes notre sixième bouteille de bière à ce moment. L’heure était grave et j’avais besoin de fortifiant. Thomov, fidèle à son habitude, ne consomma que des boisons non-alcoolisée… À la lumière d’une bière québécoise, nous évoquâmes brièvement la bataille de Sainte-Foy (1760) et le combat reprit sans autre cérémonie.
À mon tour, mes effectifs avaient fondu, mais mon artillerie pouvait encore agir. D’autant que mes adversaires se trouvaient dégagés de tout combat. Un canon nain abattit Tomian le caressant en personne d’un seul boulet. Deux autres pièces tuèrent toutes les furies, moins deux qui échappèrent au massacre. L’hydre finit (enfin) abattue par le feu d’enfer.
À ce stade, la principale menace provenait de la garde noire et de la démone de Slaanesh.
En fait de charge, je tentais désespérément d’engager le combat contre le sorcière elfe qui s’était réfugiée dans un bâtisse du centre de la carte avec les arbalétriers. Je fus hélas impuissant à tous les abattre et je fus refoulé.
Tour 5
Ce fut le début de la fin pour moi. La garde noire commença le massacre de mes servants de canon pièce par pièce. La sorcière sortit du bâtiment et Charybdis chargea Lenickson et lui fit perdre deux P.V. Le valeureux Seigneur contre-attaqua à la tête de ses marteliers et la créature rendit l’âme.
À mon tour, je disposais d’une ultime salve de feu d’enfer. J’hésitai entre abattre les deux furies qui restaient et empocher 350 points) ou tenter le tout pour le tout et essayer d’abattre le général des démons, à laquelle il restait 5 P.V., pour une endu de 6 et une invu à 5+. J’optai pour cette solution. Ca n’a pas marché…
J’eus la modeste consolation de pouvoir m’emparer du bâtiment auvec Lenicson et sa suite, en massacrant au passage les arbalétriers elfes, mais ce fut assez dérisoire.
Tour 6.
Vous vous rappelez les vieux tableaux relatant les exploits de la Vieille Garde à Waterloo ? C’est un peu à cela que ressemblait mon dernier tour…
Le dernier canon fut détruit par la garde noire, et les derniers sorciers impériaux furent tués par des sorts. La démone et les guerriers du chaos chargèrent mes brise-fers. Le maître des runes relava le duel d’un champion du chas, qu’il tua sans procès. La démone fracassa plusieurs guerriers que leur S.A. ne put aider, et les brise-fers s’en furent, là où l’ennemi ne put heureusement pas les poursuivre.
À mon tour je ralliai les Brise-Fer.
La vieille garde avait tenu (les marteliers et les brise-fers subsistaient envers et contre tout) et la bataille finit sur ce moment épique.
Il n’en demeurait pas moins que j’avais perdu la bataille.
L’ennemi disposait encore de plusieurs unités fonctionnelles, dont les deux généraux, la GB elfe, les dragons-ogres, les guerriers du chaos et la garde noire, plus les deux furies qui s’essoufflaient à pousser leur char ensanglanté.
L’armée impériale était détruite ou en fuite, et seule l’élite naine tenait encore le champ de bataille. La bataille, longuement indécise et d’une rare férocité se solda finalement par une victoire sans appel des elfes noirs et des démons.
En guise de conclusion, je dirai que les nouveaux elfes noirs gagnent à ne pas être sous-estimé, bien que j’aie certainement focalisé beaucoup trop d’attention sur ces furies. Le démon majeur de Slaanesh s’est bien entendu avéré être d’une dangerosité incalculable, mais mon plus gros défaut fut sans doute le déploiement. Concéder mes deux flancs dès le début du tour 2, ce n’étais pas très avisé.
Pour le reste, un verre de bière et une partie d’Horreur à Arkham eurent rapidement fait de me faire oublier mes déboires, bien que le flambeau des rancunes ne soit pas près de s’éteindre pour Lenickson.
Les débris de l’armée arriva pêle-mêle à Krak-le-Roy. Des marteliers recouverts de sang, des brise-fers aux armures fendues, des blessés nains et humains s’entassaient épuisés dans tous les recoins du hall d’entrée.
« Fermez les portes ! » hurla Lenickson. Ce dernier tenait encore une des têtes de Charybdis appuyée sur son épaule. Ce trophée était tout ce qu’il avait tiré de ce massacre. Il entendait le garder.
« Au rapport ! » souffla-t-il au maître des runes Mornir Jurnirson, dit l’aïeul, seul membre survivant de son état-major.
« La campagne est perdue pour l’instant, Seigneur. Les réfugiés se sont précipités ici dès l’annonce de l’armée ennemie. Nous n’avons pas le choix. Il faudra supporter le siège le temps qu’il faudra ».
Les restes de l’armée ennemie étaient arrivés aux portes de la citadelle le surlendemain. Bien qu’ayant subis eux-mêmes de lourdes pertes, ils semblaient déterminés à encercler la forteresse et à tenir leur position le plus longtemps possible.
« Mais que diable veulent-ils ? », cria un capitaine impérial grièvement blessé au flanc droit, et qui n’avait du sa survie qu’à son armure de plate naine.
« Nous ! » répondit Lenickson. « Notre or, nos arcanes, nos vies. Mais je doute qu’ils trouvent jamais nos trésors runiques là où nous les avons dissimulés. De même, si ce sont des esclaves nains qu’ils veulent, il faudra venir les chercher jusqu’ici ».
Il se tourna vers un intendant « Prévoyez le rationnement pour les mois à venir. Convoquez les clans qui n’ont pas encore mobilisé. Et tâchez de rentrer en contact avec Von Ulzburg. S’il a survécu à la bataille, peut-être peut-il profiter du répit que le siège de Krak-le-Roy lui donnera pour recomposer une force suffisante pour contre-attaquer.»
Ces ordres donnés, le Seigneur regagna ses appartements. Il se défit de son armure de Gromril, se lava du sang séché sur ses vêtements et son visage, et enfila ensuite sa robe de chambre. Ensuite, il s’assit à son bureau, ouvrit le livre des rancunes, et commença ne longue et pénible rédaction.
Slaanesh et ses mignons lui avaient fait subir une offense d’une rare gravité aujourd’hui. Ceci réclamait vengeance…