- Récits de Kazad Zhuf - La Horde de Tét'Eud'Fer -

Kragg travaillait depuis huit heures dans la Mine 39 et il commençait à en avoir marre. Oncle Varek ne cessait de grommeler depuis qu'il avait renversé sa bière et il y avait de plus en plus d'eau qui gouttait au-dessus de sa tête. Si ça continuait sa lampe tempête allait s'éteindre et il allait devoir changer toute la mèche. Et en ce moment les mèches n'étaient pas données à Kazad Zhuf ! Encore un coup des Hommes des Principautés ça! Tous des voleurs ! Kragg en était sûr.

Heureusement, il avait trouvé depuis une petite heure un filon d'argent d'une pureté folle !! Il y avait pas à dire! Cette saleté de mine suintait d'humidité mais l'argent qui s'y trouver était de toute première qualité ! Avec sa part sur ce filon il pourrait bientôt avoir un bon petit pécule... Et pas un pécule de pièces d'argent ! Un pécule en or! Un bel or jaune et brillant. Il pourrait le compter et le recompter. L'observer et le choyer. Et avec cet or, il pourrait...

Un bruit ! Kragg se tourna vers son oncle qui lui aussi avait arrêté de creuser... et de grommeler.
" T'as entendu Oncle Varek ?
- Pour sûr, Kragg.
- Qu'est-ce que sait d'après toi ?
- Comment veux-tu que je le sache ... On va voir ?
- Ok"

Kragg et son oncle marchèrent vers le fond de la galerie d'où avait semblé venir le bruit. Il ne voyait pas grand chose malgré leur excellente vue souterraine. Un nouveau raclement. Varek se retourna vers Kragg un doigt sur les lèvres avant de saisir fermement sa pioche de ses deux mains noires de poussière. Kragg en fit autant, alerté par l'attitude de son compagnon. Varek resta figer de longues secondes avant d'abattre sa pioche violemment dans une anfractuosité de la roche. Un Grobi éventré tomba à ses pieds. Alors de nombreux raclements se firent entendre et l'obscurité se mit à s'animer. Les Grobis étaient là ... et en nombre.

Varek abattit de nouveau sa pioche sur un Grobi un peu trop confiant qui s'était approché, alors que Kragg balança sa lampe en direction des gobelins. Un Grobi s'enflamma, ce qui produisit assez de lumière pour voir qu'il y avait au moins une vingtaine de gobelins des tunnels en face de Kragg et Varek. Et ceux-ci venaient de se rendre compte qu'il n'y avait que deux nains qui étaient susceptibles de donner l'alerte prématurément. Un gobelin hurla quelque chose et le reste des peaux vertes se mit à charger.
" Suis-moi, cria Varek en se mettant à courir.
- Où ? répondit Kragg qui s'était lui aussi mis à courir.
- Ici."

Kragg observa l'endroit où son oncle les avait fait aller. Il s'agissait d'un des endroits du tunnel où celui-ci se resserrait. On n'aurait pas pu y faire tenir plus de deux nains. Pile ce qu'il faut, se dit Kragg. Mais son oncle avait pris toute la place et ne semblait pas vouloir que Kragg vienne l'aider.
" Que...
- Préviens le Kazad, lui ordonna son oncle.
- Mais...
- Pas de mais. Va prévenir le Kazad ! C'est le plus important !

Kragg regarda son oncle dans les yeux durant une seconde, puis se détourna avant de se remettre à courir. Il entendit son oncle hurler son cri de guerre puis des bruits de combat éclatèrent. Kragg arriva à l'endroit où son oncle et lui avait posé leur paquetage avant de partir prospecter, il prit sa corne puis tendit l'oreille. Plus de bruit de combat, juste celui de nombreux raclements qui se rapprochaient. Il inspira profondément puis souffla. Le son de la corne se répercuta dans le tunnel puis se répandit dans toute la mine 39. L'alerte était donnée. Kragg leva les yeux et vit les Grobis à une cinquantaine de mètres. D'un violent coup, il défonça la poutre qui soutenait cette partie du tunnel ce qui provoqua l'éboulement d'une dizaine de mètre de galerie. Les Grobis ne passeraient pas par là.

Mais ils allaient attaquer, c'était sûr. Et, en voyant ces camarades Mineurs arrivaient, Kragg sut que les Gars de la mine 39 les attendraient de pied ferme. Pour leur faire payer la mort de l'Oncle Varek ... et la perte de son filon d'argent.

Franchement c'est très bien! Il y a quelque oublis de mots mais rien de grave. Tu a fais la suite ?

La suite maître nain ! la suite !
Très bon début !

La tension était à son comble dans le Khaz-a-Gromthi(1) de Kazad Zhuf. Toute la forteresse devait être là. On chuchotait, tripotait son arme, essayait de se tenir au courant de ce que le Roi Vorin avait décidé. Car la nouvelle avait rapidement fait tout le tour du Kazad. Une horde de peaux vertes arrivait pour attaquer la forteresse. Ils avaient déjà essayé de s'infiltrer en passant par une des mines mais ils avaient été repérés et repoussés. Maintenant, les Brise-Fers de Kazad Zhuf au grand complet patrouillaient dans les profondeurs pour prévenir toute nouvelle tentative.

Le son grave d'un cor puissant tira Skoll de ses pensées. Le Roi de Kazad Zhuf venait d'entrer dans le hall et tout le monde fit silence. A sa droite marchait par son frère, le Seigneur Durinbar, commandant des Thingazbari(2) surnommés "Les Gardiens des Forêts". Ils patrouillaient dans les nombreuses forêts entourant encore Kazad Zhuf et exterminaient les Grobis qui s'y terraient. La rumeur disait qu'il venait de repousser une attaque en règle de chevaucheurs d'araignée. A sa gauche, un peu en retrait, se tenait son fils premier-né, Lesur, qui portait dans ses mains la Grande Bannière de la Forteresse. Il y avait peu de temps que celle-ci leur avait été donnée par le Haut-Roi Thorgrim en personne et toute la forteresse se sentait emplie de fierté en la voyant.

Le Roi et tout le Conseil des Anciens fendirent la foule, escortés par les Marteliers du Kazad au grand complet. Le Roi prit place dans son trône et jeta un regard perçant sur son peuple. Lorsqu'il scruta Skoll, celui-ci eut l'impression que le Roi lisait en lui comme dans un livre ouvert et qu'il ne regardait que lui. Au bout d'une ou deux minutes, le Roi Vorin fit un signe au Gardien des Porte set celui-ci fit d'élever son marteau avant de faire retomber son manche sur le sol en pierre du hall avant de prononcer de sa voix caverneuse :
" En ce jour, Vorin, Emnrikson-i-Belarson-i-Komlison, Roi de Kazad Zhuf parle. Que tout les valeureux, les honorables et les loyaux écoutent."
Le Roi se leva de son trône et s'avança.
"Khazukanal(3) ! Louons Grungni, Grimnir et Valaya car nous avons l'occasion en ce jour de venger nombres de Rancunes. Les peaux vertes sont à nos portes! Il s'agit sans nul doute de la horde qui attaque nos caravanes depuis près d'un an. Nous les poursuivons depuis aussi longtemps mais ils ont toujours fui devant nous. Aujourd'hui, ils se jettent dans la gueule du loup! Aujourd'hui, ils affronteront les guerriers nains et non pas des caravanes peu défendues ! Aujourd'hui, nos haches vont pourfendre leur crânes, nos marteaux disloquer leurs membres et teindre la plaine de leur sang corrompu. Aujourd'hui, nous vengeons nos frères ! Gromal(4) ! A la Guerre!"

Skoll, comme tous les nains présents, se sentit plein de fureur vengeresse contre les ennemis de son peuple et hurla, à l'unisson avec ses frères nains :
"Kazak Damnaz(5) ! Kazak Damnaz! Kazak Damnaz !"
L'ensemble du Kazad allait partir se battre. Sa première bataille ! Skoll était excité et en même temps il avait peur. Pas peur d'une bande de Peaux-vertes ! Peur de ne pas être à la hauteur de ses ancêtres. Peur de mourir avant de s'être montré digne d'eux.

Le Roi fit un geste pour demander le calme et la clameur s'arrêta.
"Il y a néanmoins un problème. L'ennemi s'est arrêté à l'ombre du Pic Sombre. Dans la partie sud de la Plaine d'Arnan. Vous savez tous qu'il y a peu de place pour manoeuvrer là-bas et c'est pourquoi le Conseil a décidé de ne pas emmener tout le Throng à la guerre."
Skoll entendit un brouhaha gagnait en puissance alors que chacun faisait connaître son mécontentement. Le Gardien des Portes fit de nouveau retomber son marteau se qui ramena rapidement le silence.
"Je comprends votre désir de partir au combat venger vos frères, Khazukanal. Mais laisserions-nous échapper un seul d'entre eux juste parce que nous désirons tous avoir une chance de massacrer un Grobi? Non, mes frères, j'en suis certain. Je mènerai à la bataille nos poil-au-mentons du Clan Frar." Un rire parcourut le hall. Skoll sourit, il en ferait partie! "Nos Longues barbes veilleront à ce qu'ils fassent honneur à leurs Ancêtres, à leur Clan, et à Kazad Zhuf ! Lors de cette bataille, la puissance de feu sera primordiale, c'est pourquoi tous nos arquebusiers ainsi que tout le train d'artillerie feront partie du Throng. Nos mineurs de la Mine 39 et les Thingazbari pourront également venir pour faire payer aux Grobis leurs frères tombés il y a peu. Je sais qu'il est dur de ne pas partir pour Kazak Kron ! Mais d'autres occasions viendront mes frères, et soyez rassurez, nous vaincrons et vous rapporteront à tous, la tête de l'Urk qui dirige cette minable horde. A présent, allons fourbir nos armes et que s'abatte le courroux de Kazad Zhuf ! "


Je me permets quelques explications et traduction car nous savons que parfois certains termes nains changent de sens au gré des latitudes.

1 Littéralement "Le Hall des Ancêtres". Il s'agit du hall le plus grand et le plus important de Kazad Zhuf où se trouve notamment le trône.
2 "Les Gardiens des Portes de la Forêt". L'origine de ce nom s'explique par le fait qu'à la création de la forteresse, celle-ci était entourée de nombreuses forêts et l'une des portes donnait directement dans une de celle-ci. Aujourd'hui nos bûcherons ont fait leur travail pour alimenter nos forges et l'orée de la dite forêt se trouve plus éloignée.
3 "Habitants des Hall" c'est à dire... nous, les Nains!
4 A prendre ici dans le sens de "Braves"
5 Littéralement "Guerre des Rancunes" ou "Guerre Vengeresse". Il faut noter qu'à Kazad Zhuf, la Kazak Damnaz revêt un aspect quasi sacré. Je suppose que dans vos forteresses aussi mais je dis ça pour éviter tout malentendus.

C'est vraiment bien écrit, c'est juste dommage que quelques fautes d'orthographe viennent s'insinuer dans le texte comme des skavens dans les galeries de ma forteresse...
A part ça, c'est parfait.
Les détails donnent une impression de réalisme, tout est cohérent, le caractère des Nains est bien représenté, ... bref, si jamais t'as d'autres récits, n'hésite pas à les poster.
Bonne continuation.

Citation :

nos marteaux disloquER leurS membres

Bon, à part cette grosse faute, je n'ai pas vraiment fait attention au reste,
passons au fond de l'histoire
c'est un petit peu court, mais j'aime bien cette impression de la petite forteresse en pleine effervescence, l'excitation d'aller au combat pour la première fois... maintenant, il ne nous manque plus que la suite

Si jamais tu nous fait une suite, ça sera inventé de toutes pièces ou tu vas jouer la partie contre les démons ?

Le Throng avançait en ordre de marche depuis une heure à présent. Il avait quitté Kazad Zhuf sous les regards de tous les membres de la Forteresse, empreints de fierté devant la puissance de l'armée naine. Et comment ne pas être impressionné par les lourdes haches de guerre affûtées, par les boucliers ouvragés, par les armures brillant de mille feux. Certains regards admiratifs étaient teintés de regrets. Regrets de ne pas faire partie de ce Throng flamboyant et majestueux, regrets de ne pouvoir aller massacrer du peau-verte, regrets de ne pas participer à Kazak Damnaz. Une fois les portes du Kazad refermées, les nains avaient entamé leur chant de guerre.

Vorin, Roi de Kazad Zhuf entendait le Throng chanter. Il était fier de ces nains qui étaient heureux de partir au combat faire payer à leurs ennemis la dette qu'ils avaient envers leur peuple. Entourés par ses marteliers, il avançait au coeur de la colonne, seul avec ses pensées. Son fils, son héritier, était en tête de celle-ci avec les Longues Barbes, prêt à repousser toute éventuelle embuscade. Les éclaireurs avaient rapporté que la route était libre mais il valait mieux être prudent. Il portait, haut et fier, la Grande Bannière de la Forteresse et pour rien au monde il n'aurait laissé cet honneur à un autre. Vorin se demandait parfois si son fils ne préférerait pas porter la Grande Bannière plutôt que de devenir Roi lorsque son heure viendrait. Il fera son devoir et sera un bon Roi. Vorin l'avait bien fait, épaulé par son frère, quand leur père était mort, emporté par le venin d'une araignée. Son frère d'ailleurs, le Seigneur Durinbar, fermait la marche avec ses Thingazbari garantissant au Throng que ses arrières étaient bien protégés.

La bataille allait bientôt avoir lieu. Une bataille difficile sans nul doute et porteuse de grands espoirs pour le Kazad. Débarrassé de cette horde, le commerce reprendrait de plus belle avec Barak Varr ce qui favoriserait le développement de la forteresse. Mais il fallait gagner cette bataille ou alors Kazad Zhuf aurait à subir des temps plus durs. Nuf! Vorin n'échouerait pas. Il ne sera pas dit que sous son règne Kazad Zhuf n'a pas resplendit de gloire! Son plan pour la bataille était prêt. Il posterait les machines de guerre sur son flanc droit, sur la colline surplombant la vallée. De là, les ingénieurs pourraient arroser les lignes ennemies d'une pluie fatale. Les arquebusiers prendraient place devant la colline et ajouteraient leur musique au chant de mort des machines de guerre lorsque l'ennemi avancerait. Les fantassins constitueraient une ligne de front à gauche de la colline pour protéger les machines de guerre et les arquebusiers de tout contournement. Il avait confiance en ses troupes. Seuls les poil-au-mentons restaient une inconnue mais il avait envoyé son neveu Nargaril commander le régiment et celui-ci avait emmené sa Pierre des Serments. Les jeunes auraient à coeur de la défendre. Sa ligne de bataille tiendrait, il n'en doutait pas. Surtout que les mineurs de la Mine 39 et le gyrocoptère étaient là pour réserver quelques surprises de choix aux Grobis. Oui, cette bataille se passerait bien.

Vorin entendit le timbre grave et caverneux d'un cor résonner en tête du Throng. Il reconnut celui de son fils. Cela voulait dire qu'ils étaient arrivés à destination et que l'ennemi était en vue. Vorin fit signe à ses porteurs de bouclier de s'approcher. Tout le monde connaissait le plan et tout le monde avait ses ordres. Le temps de la bataille était venu.



1 On peut traduire ce terme par "Marche à la guerre" ou "Marche vers la guerre"
2 "L'Ingénieur" avec un grand I en référence à Grugni

Don Barikson a écrit:

Citation :

nos marteaux disloquER leurS membres

Bon, à part cette grosse faute, je n'ai pas vraiment fait attention au reste,
passons au fond de l'histoire
c'est un petit peu court, mais j'aime bien cette impression de la petite forteresse en pleine effervescence, l'excitation d'aller au combat pour la première fois... maintenant, il ne nous manque plus que la suite

La faute a été corrigée. Merci beaucoup. J'aime pas les fautes non plus, le khazalid est une si belle langue, mais quand j'écris je me laisse emporter et c'est pas facile quand on se relit soi-même de trouver les fautes.

C'est volontairement court car il s'agit d'explorer plusieurs point de vue tout en faisant avancer l'histoire. L'histoire sera composée de deux ou trois chapitres en comptant celui de la bataille qui sera vue de l'extérieur.

Je n'aurai pas l'occasion de jouer une partie avant de finir cette histoire. A la base je n'avais écris que le premier chapitre comme introduction à une bataille à venir mais sans date précise. Mais comme vous avez l'air d'aimer j'écris plus. C'est aussi pourquoi l'histoire sera somme toute courte car elle n'avait pas vocation à être très longue.

La prochaine fois que j'en écrirai une, elle sera plus construite et donc plus longue.

LA BASTON !
LA BASTON !
LA BASTON !
Bon, je veux voir ces peaux vertes se faire trucider...
Pas mal la chanson, c'est de toi ? Je trouve qu'elle ferait une bonne intro au forum.

J'ai juste pas compris le déploiement de l'armée :
l'artillerie sur le flanc droit, mais les régiments à droite aussi pour protéger l'artillerie... :interro :

Grumdor Le Gris a écrit:

J'ai juste pas compris le déploiement de l'armée :
l'artillerie sur le flanc droit, mais les régiments à droite aussi pour protéger l'artillerie... :interro :

Erreur corrigée Maitre Grumgor. J'avais sans doute bu trop de bière si tant est que ce soit possible ou alors de la bière humaine pour trahir ainsi la pensée de mon Roi.

Sinon la chanson est de moi... comme tout ce que j'écris!

Tu es pardonné.
Encore une fois bravo pour la chanson.

Dugnar regardait la horde déployée devant lui. Une horde bruyante de peaux vertes contrastant avec le Throng silencieux qui lui faisait face. Le Roi Vorin avait donné ses ordres il y a déjà près d'une heure mais il avait fallu attendre que les machines de guerre se mettent en place sur la colline. A présent que cela était fait, chaque nain présent sur ce champ de bataille se remémorait sans un bruit la liste des rancunes que la forteresse avait contre les peaux vertes et cette horde en particulier. Pour Dugnar et ses compagnons Thingazbari, la dernière rancune ne datait que de ce matin lorsqu'ils avaient été attaqué par les araignées lors de leur patrouille dans la forêt. Et cette rancune était une blessure ouverte dans sa fierté de Khazukan de Kazad Zhuf.

Cela aurait du être une patrouille comme les autres. Il avait rempli sa gourde en argent de Grizdal(1) au tonneau de la caserne, en avait bu une gorgée, puis avait refermé avec précaution le bouchon. Il avait ensuite posé sa lourde hache en travers de son épaule et était parti rejoindre ses camarades. La patrouille se constituait de vingt Thingazbari qui se séparait ensuite en quatre groupes pour explorer la forêt. La plupart du temps leur travail consistait à repérer les traces de passage dans la forêt. Celles d'un troll, d'hommes bêtes ou d'araignées. Le Kazad montait ensuite une expédition pour éliminer toute menace. Cette fois-ci, Taradhin était très joyeux, et pas parce qu'il avait abusé de la bière. Non, il était sobre mais sa femme venait d'accoucher de son premier enfant. Il resplendissait de fierté, c'était un fils. Il ne cessait de parler de l'avenir de celui-ci. Comment il deviendrait le plus grand guerrier du Kazad, le plus grand Thingazbari, le plus grand mineur. Balin lui répondit qu'à être aussi grand il risquait de se transformer en Umgi. Tout le monde a bien ri. Sauf Taradhin. Mais Balin lui fila une gorgée de sa bière et le sourire revint sur son visage.

Et puis d'un coup, les araignées avaient surgi. Chevauchées par des Grobis elles fondirent vers le petit groupe.
" En position pour recevoir la charge ! Hache en avant !"
Il s'agissait de Balin, le plus âgé du groupe. Dugnar resserra ses deux mains sur sa hache et se prépara à frapper. Un cor retentit. Balin prévenait le reste de la patrouille. Ce geste faillit lui coûter fort cher car il n'avait pas fini de prendre sa hache quand la première araignée arriva sur lui. Balin esquiva les pattes pointues de celle-ci en faisant une roulade sur le sol humide de la forêt. Dans le même temps il en avait profité pour prendre sa hache et lorsqu'il se retourna il frappa dans le même mouvement, coupant les pattes avant de l'arachnide. Dugnar devait reconnaître que Balin savait se battre mais il fut coupé dans ses pensées quand son premier adversaire arriva.

Le gobelin qui chevauchait l'araignée qui lui fonçait dessus avait des yeux jaunes hallucinés. Il gesticulait en brandissant une épée rouillée dans une main tandis que l'autre tenait un bouclier frappé d'une araignée rouge sur fond jaune. L'araignée qui n'était plus maintenant qu'à quelques pas bondit subitement vers Dugnar. Celui-ci abattit sa hache de haut en bas dans un grand mouvement ample et prenant exemple sur Balin, profita de son élan pour exécuter une roulade. L'araignée ne vit pas le coup arriver et se trouva en plein dans la trajectoire du coup puissant. Sa tête explosa dans une gerbe de sang qui ne manqua pas d'arroser Dugnar et le grobi qui lui servait de cavalier. Celui-ci, beaucoup moins hardi depuis qu'il avait perdu sa monture, fit mine de se retourner pour s'enfuir. Dugnar sortit sa seconde hache, plus petite que la première, et la lança en direction du fuyard. Celle-ci tournoya un moment avant de percuter le gobelin des forêts, le "clouant" à un arbre. Dugnar se relevait quand soudain un bruit venant dans son dos le fit se retourner brusquement. Deux autres araignées et leurs cavaliers respectifs se dirigeait vers lui. Il jeta un coup d'oeil et vit que ses camarades étaient tous debout mais qu'ils étaient acculés vers un gros rocher, entourés par les peaux vertes. Le meneur grobi leva haut son arme et regroupa ses troupes autour de lui. Une nouvelle charge se préparait.
"Hache en avant! Pour le Kazad et pour le Roi"
"Pour le Roi et pour le Kazad" répondirent en choeur Dugnar et ses compagnons à l'encouragement de Balin. Le combat semblait tourner à leur désavantage car deux de ses compagnons était déjà blessé gravement. Ils allaient néanmoins vendre chèrement leur peau à ces saletés de peaux-vertes! D'un coup les fourrés derrière les grobis se mirent à bouger. De nouvelles araignées n'allaient pas arranger leurs affaires pour sûr !

Mais il s'agissait d'une dizaine de Thingazbari ! Ils avaient entendu le cor de Balin ! Cela changeait tout. Dugnar vit que le chef gobelin ne semblait pas comment réagir face à ces nouveaux venus qui surgissaient dans son dos. Il fallait en profiter! Balin devait en être arriver à la même conclusion car il hurla d'un coup:
"Pour le Kazad et le Roi ! Chargez!"
N'importe quel nain, à la place des gobelins, aurait chargé vers le groupe de Dugnar en espérant écraser cet ennemi inférieur en nombre avant de se retourner pour faire face à la nouvelle menace, mais le chef gobelin avait l'air désorienté et paniqué. Voyant ça, ce qui devait arriver arrive. Un premier gobelin prit la fuite avec son araignée. Puis un deuxième. Voyant cela toute l'unité se décida à fuir. Mais ils étaient pris en tenaille et se gênaient les uns les autres essayant de manoeuvrer leurs araignées dans un espace restreint. Le chef gobelin était en train de pester contre ses troupes quand le groupe de Dugnar arriva au contact.

Dugnar s'enfonça dans les lignes ennemies faisant tournoyer sa lourde hache. Il blessa au moins trois araignées et deux gobelins avant que le mouvement de sa hache soit stoppé par une épée. Le gobelin qui avait l'arrêté était à présent devant Dugnar. Celui-ci se recula vivement alors que le gobelin faisait tourner son araignée pour que celle-ci fasse face à son adversaire. Alors un déluge de coups commença. L'araignée se servait de ses quatre pattes arrières pour s'ancrer dans le sol mais ses quatre pattes avants, elles, tentaient d'embrocher Dugnar. Celui-ci esquivait la majorité des coups ou les parait à l'aide de sa hache. Mais celle-ci était lourde et pas conçue pour cet usage, Dugnar fatiguait. Un premier coup l'atteint en pleine poitrine le projetant sur deux mètres. Dugnar se releva, indemne grâce à son armure en bon acier nain et réfléchit un instant. Il ne pouvait continuer comme ça ou il mourrait sous peu. Il devait reprendre l'initiative. Une idée lui vint, ça ne serait pas facile mais pourquoi pas? Il resta où il était et commença à l'insulter. Le gobelin, sûr de sa victoire, chargea Dugnar en hurlant à tue-tête. Dugnar attendit que l'araignée projette ses pattes en avant pour sauter vers elle au lieu d'essayer d'esquiver ses coups. Il percuta lourdement le gobelin, le désarçonna et ils se retrouvèrent au sol tandis que l'araignée s'enfuyait vers la forêt. Dugnar se releva le plus vite possible et acheva le gobelin encore sonné d'un revers de sa hache.

Le reste des gobelins avait également été exterminé grâce aux renforts et la victoire était acquise. Regardant autour de lui, Dugnar vit cinq nains au sol. Morts ou grièvement blessés.
Balin était parmi eux. Dugnar courra auprès de son compagnon qui était déjà entouré de Tharadin et de Thurgan le longue-barbe. Balin avait le regard dans le vague, la bave au coin des lèvres et murmurait des choses incompréhensibles:
"Araignées... Kazad et pour le Roi! Petit grobi vert..."
"Venin, dit Thurgan d'une voie profonde. Il n'en a plus pour longtemps."
Une froide fureur s'empara de Dugnar. Il se souviendrait de cette félonie et la ferait payer cher au grobis.

Et maintenant qu'il voyait la horde dans son ensemble, les chevaucheurs d'araignées face à lui, il sentait cette fureur le réchauffait. Les premiers coups de canon se firent entendre, signe que la bataille commençait. Oh oui, les grobis allaient payer...


(1) Bière ayant fermentée pendant au moins un siècle.

Super. Vivement la suite.
Massacre les !!!

Tu racontes assez bien les batailles. Mais je trouve étrange qu'un nain arrive à sauter à la hauteur d'un chevaucheur d'araignée, avec tout son lourd équipement et sa petite taille...

Sinon, j'attends la suite avec impatience ! Je suis d'accord avec Grumdor, massacre les !

*La foule est en délire, le suspens à son comble...

Mais voila que le coup de canon indique le début de l'affrontement!*

C'est compris, je sors (jusqu'à la suite!!)

Le nainprésentable présentateur : Thormin :